Mon premier marathon

Ce dimanche 17 octobre j’ai pris part au MARATHON DE BRUGES 2021 ma véritable première expérience sur la distance reine de la course à pieds sur route.

Pour les lecteurs réguliers de ce blog, vous vous demandez ce qui a bien pu me passer par la tête alors que depuis quelques années, je ne pratique plus que majoritairement du trail. La seule explication, c’est le défi personnel, titillé par un ami triathlète qui voulait se lancer dans l’aventure.

J’ai donc entamé en juillet dernier une prépa de 12 semaines pour me préparer à courir ces 42,195 km mythiques. J’avais choisi un programme de 3 sorties par semaine avec pour objectif de viser les 4h de course. L’air de rien, pour tenir ce rythme, il faudra courir à plus de 10km/h sur toute la distance.

La chose qui me parait la plus compliquée, c’est de gérer l’apport en glucose tout au long de la course. J’ai choisi de partir sur les gels énergétiques et les barres de fruit Decathlon avec ce protocole:

  • un gel toutes les 45 minutes
  • un pâte de fruit 20/25 minutes après le gel.
  • Mon Camel back avec 2 Litres de boisson isotonique.


L’avant course

L’ami avec qui je me suis inscrit, Bernard, à la chance d’avoir un appartement à la mer à quelques km de Bruges. On s’est donc rendu sur place la veille et c’est sans soucis qu’on a récupéré notre pack avec le dossard.

Le dimanche, débout à 6h, petit déjeuner avec du gâteau énergétique et une petite crêpe. On est arrivé sur la grande place de Bruges vers 8H45. La tension peut commencer à monter !

Marathon de Bruges 2021 - ligne d'arrivée

Le départ se situe à environ 700m de la grande place. On décide de se placer dans le box « 3h59 » et donc on tentera de suivre ce meneur d’allure tout au long de la course.

marathon de bruges 2021 - le départ


Le premier quart : ça va vite dès le départ

10h00, c’est parti pour ce Marathon de Bruges 2021 !

Il nous faut environ 5 min pour passer la vraie ligne de départ et directement le tempo s’active. Les 2 meneurs d’allure sont bien là, juste devant nous et je trouve leur rythme assez rapide. Pourtant, lorsqu’on passera le panneau KM 1, on sera pile poil dans le bon temps. Sauf que moi à ma montre, j’ai déjà 100m de plus.

Les 5 premiers kms sont assez sympa, on traverse la ville en suivant un canal. L’ambiance autour de nous est vraiment bonne avec pas mal de musique et de public.

Le hic, c’est que je me suis tellement hydraté avant la course que ma vessie commence déjà à me triturer ! Et donc, au premier ravito, me voilà déjà obligé de m’arrêter.

En repartant, me voici déjà environ une minute derrière Bernard et les meneurs d’allure. Rien à faire, je commence à hausser un peu le rythme dès que j’aperçois le drapeau au loin. Il me faudra environ 4km pour effectuer la jonction.

Entre temps, j’ai avalé mon premier gel… Bon sang que ce n’est pas bon !

Nous arrivons ensuite sur un pont où la séparation avec les coureurs du semi est effectuée. Forcément, le peloton est un peu plus clairsemé après ça.


Le second quart: tout est parfait

Les 10km qui suivent sont les meilleurs, je me sens vraiment bien, je suis avec Bernard à côté des meneurs d’allure et les km défilent. 12, 13, 14, ça passe vite et le rythme est parfait.

On se dirige à présent vers la côte en passant par le magnifique petit village typique de Lissewege. En le quittant, nous laissons le panneau du 15ème km également derrière nous.

On commence tout doucement à apercevoir le port de Zeebrugge qui se rapproche inévitablement.

Un moment on se retrouve sur une route où des coureurs passent en sens inverse. Il s’agit des participants qui visent les 3h. C’est impressionnant.

Ce qui l’est moins, c’est ma vessie . Je dois de nouveau m’arrêter pour me soulager aux alentours du 20ème km, juste avant l’entrée dans Zeebrugge. Voilà Bernard de nouveau devant.

Cette fois-ci par contre je décide de ne pas forcer l’allure pour effectuer la jonction. A mi-course, vaut mieux être prudent. Par rapport à mon premier arrêt, j’aperçois tout de même les drapeaux qui ne sont pas si loin.

Je franchis le cap de la mi-course en 1h58: je suis dans le bon.


Le troisième quart

Ce 22ème km du Marathon de Bruges 2021 est celui que j’attendais ! En effet, on passe par la digue de mer et on commencera ensuite à revenir vers Bruges.

On la parcourt dans un sens, puis dans l’autre. Je croise Bernard à cette occasion et tout a l’air de bien aller le concernant. Il est aux côtés des meneurs et semble bien.

Une fois sorti de Zeebrugge, on repasse par le même chemin qu’à l’aller, et on croise les participants qui suivent le drapeau des 5h. Certains ont déjà l’air mal en point, courage à eux.

De mon côté tout va toujours pour le mieux même si la fatigue commence un peu à pointer le bout du nez. Je suis toujours mon plan nutrition, mais je commence à en avoir marre de tout ce sucre, ça me dégoute plus qu’autre chose, mais je me force tant que ça passe.

Du 26ème au 31ème km on va longer un canal. C’est assez monotone et il faut s’accrocher. Moi, ce qui me motive c’est que je continue d’apercevoir les meneurs d’allure à environ 250m devant moi. Je suis toujours dans le bon pour l’objectif des 4h.

Mais rien à faire, quelques petites douleurs commencent à arriver ça et là. Tenir ce rythme devient compliqué, mais je m’accroche, d’autant plus qu’il me semble apercevoir Bernard pas trop loin.


L’enfer du dernier quart

32ème km, on franchit le même pont qu’à l’aller pour suivre à présent les traces des coureurs du semi. On va ainsi faire une petite incursion d’environ 8km dans les campagnes brugeoises. Voilà qui me rappelle mes débuts et le challenge hesbignon 🙂

Un peu après les 3h de course j’essaie d’avaler un gel… Ce sera le dernier car il a vraiment eu du mal à passer. Les pâtes de fruit pareil, impossible pour moi d’encore en avaler une.

Je garde encre le rythme 2 km puis au ravito du 35ème voilà que j’aperçois Bernard et il a vraiment l’air de souffrir ! En effet, il est au bord des crampes et après avoir passé quelques instants en marchant à ses côtés, il me dit d’y aller.

Je suis dans le dur, il n’y a pas d’autre mot.

J’arrive à me remettre à la course mais mes muscles me font vraiment souffrir. Mes jambes sont comme 2 gros bouts de bois, j’ai l’impression de courir avec des échasses.

Et pourtant je tiens, je m’arrête à chaque ravito et j’arrive même à manger une demi banane qui me fait le plus grand bien. Tous les 100m je regarde ma monte, j’ai l’impression que chaque km est toujours un peu plus long !

Le 40ème km est particulièrement difficile, j’ai vraiment du mal à me remettre à courir.

Mais j’aperçois le Beffroi, et là, je ne sais pas l’expliquer mais mes forces reviennent. je commence même à dépasser quelques concurrents et me remettre dans un rythme plus soutenu.

41ème km, on rentre dans Bruges, là l’émotion commence à m’envahir. Quelques larmes s’écoulent sur mes joues ! A ce moment, je pense à ma maman partie quelques mois plus tôt. Je sais qu’elle veille sur moi de là-haut. C’est comme si elle me transmettait de la force. J’accélère, je vais y arriver, plus rien ne peut m’arrêter à présent !

42ème, la place est toute proche, une foule compacte s’est réunie tout autour de nous, et nous encouragent. J’accélère encore, je suis quasi à du 12km/h à présent.

La ligne est là, ça y est je termine mon premier marathon ! Mon temps: 4h04 . Objectif quasi atteint ! Bernard arrivera quant à lui 7 minutes plus tard, à bout de force.


Conclusion

Que retenir de ce marathon de Bruges 2021 ? Tout d’abord de la fierté car ça reste une épreuve mythique. Courir un marathon, ça reste un objectif de nombreux coureurs. C’est vrai que moi, j’ai bifurqué vers le trail et qu’il m’est déjà arrivé de participer à épreuve plus longue comme le Ohm trail. Mais ça reste quelque chose de totalement différent.

Une Brugse Zot pour le réconfort à l’arrivée

Ici c’est courir 4h en tentant de garder un rythme constant alors que dans un trail (du moins pour les gens de mon niveau), il y a des arrêts plus longs au ravito et des coupures.

Lors de ma prépa, j’ai continué à effectuer des sorties trails avec du dénivelé. Je suis persuadé que cet entrainement en côte m’a été bien utile pour terminer cette épreuve. Chez Bernard, ce sont les muscles qui ont lâchés, moi ils ont tenus, même si c’était vraiment dur sur les derniers kms.

Pour le futur, je vais rester principalement sur des défis trail, cependant, si l’occasion se présente à nouveau, je ne dis pas non à me confronter à nouveau à ces 42,195 km un de ces jours.