Premier dossard de l’années avec ce Trail des Chevreuils 2023. Il s’agissait de mon premier trail de préparation pour mon objectif du GT85 en mai.
C’est une course à laquelle j’avais déjà participé en 2015 et 2017 et qui se déroule à peine à une dizaine de kilomètres de la maison. Je connais le terrain, et je sais ce qui m’attend. 21km, 590m de D+ annoncé, ça peut paraître peu, mais vu la région, ce sera une succession de petites buttes et collines assez raides qui cassent bien les jambes.
Et vu toute la pluie tombée les derniers jours, le terrain risque d’être bien gras et boueux.
En mode sortie longue ?
À 10h, avec mes potes Fabrice et Pierre nous sommes sur la ligne de départ assez détendus. Ce trail est une course de prépa, et il ne faut pas oublier le véritable objectif du mois de mai. Pas question de se blesser stupidement et mettre à mal notre préparation.
On démarre donc assez cool, mais de toute façon, vu le monde sur place et le goulot d’étranglement dès le premier kilomètre, ça aurait été difficile de faire autrement. Par contre, on est directement dans le bain, les sentiers sont hyper boueux et avec mes chaussures usées, je patine déjà pas mal. Je sens que la matinée risque d’être compliquée…
Par contre Fabrice donne un fameux tempo dès le second km, on remonte énormément de participants. Rien à faire, dès qu’on porte un dossard, c’est vraiment compliqué de rester cool sur une course.
Le rythme baisse rapidement sur la première butte à franchir. D’environ 15mètres, très raide, je maudis déjà le fait de ne pas avoir acheté des nouvelles chaussures avec plus d’accroche. Je glisse énormément et je suis obligé de m’accrocher à des branches pour parvenir au sommet.
Monter c’est une chose, mais quand il faut redescendre, ce n’est pas mieux. Mais là, pas d’hésitation, ce sera du toboggan 🙂
Les faux plats de Hesbaye
Ce trail des Chevreuils 2023 se déroule en Hesbaye. Pour ceux qui ne connaissent pas, on ne peut pas dire qu’il s’agisse de la partie la plus vallonnée de Belgique. Non, c’est plutôt des champs à perte de vue.
Mais, il y a quand même 2 rivières qui parcourent cette région, la Mehaigne et la Burdinale. Un parc naturel s’est d’ailleurs développé autour de ces deux rivières. C’est notre terrain de jeu du jour, et c’est plutôt amusant je dois dire. On passe d’un côté à l’autre, on traverse même une des rivières par moments.
Les rivières, ça va, mais un moment, on doit même passer dans un tunnel d’égout ! Je vous laisse imagine l’odeur ! 💩
Il y a quelques petites pentes assez raides qui font max 50 mètres, mais la plupart du temps, on se retrouve sur de longs faux plats. Soit dans des pairies très spongieuses, soit sur des chemins de remembrement hyper boueux. Les muscles trinquent énormément car on patine et il faut sans cesse relancer.
Mais l’air de rien, avec mes 2 compères, on avance assez bien. La mi-course approche et on est bien content de voir arriver le ravitaillement. J’en profite pour prendre quelques chips et un morceau de gaufre avant de repartir sur la seconde partie de course.
Plus de corde sous le viaduc
Lors de mes deux participations précédentes, après le ravito , on se dirigeait sous le viaduc de l’autoroute pour le gravir sous les arches. Cette année, avec les travaux de réfection de cette autoroute et du viaduc, on monte via un petit chemin environ 100 mètres avant le pont.
D’abord assez facile, en lacet, on se retrouve vite sur un « hors-piste » assez raide ! Avec Fabrice, on est devant et Pierre commence un peu à souffrir derrière. Il nous demande s’il est le seul à avoir mal aux jambes. Pour un peu le taquiner, on lui dit que oui (mais clairement je souffre aussi…) 🙂
Une fois au sommet, comme par magie, le soleil fait enfin son apparition. Voilà qui fait vraiment du bien au moral pour terminer la course. Bon l’air de rien, il reste encore 8km et quelques difficultés sur le chemin.
Une trace compliquée
À la fin du 14ème km le parcours bifurque subitement vers la droite sur une pente hyperraide et assez dangereuse. Encore une fois, c’est compliqué pour moi de conserver mes appuis tant mes chaussures glissent sur le terrain. Donc, à ce moment, j’essaie tant bien que mal d’atteindre tantôt un arbre, tantôt une grosse branche pour éviter le roulé-boulé jusqu’en bas.
Le pire, c’est qu’une fois en bas, on remonte directement sur une espèce de ravine dégoulinante de boue. Et une fois au sommet, on redescend directement sur cette pente glissante. J’avais tenu jusque-là, mais ici, ça y est je me prends une belle gamelle, sans conséquence heureusement.
Une fois en bas, Fabrice a quelques mètres d’avance sur moi, il m’attend et nous voilà repartis ensemble. On regarde après Pierre, mais on ne le voit pas arriver. On continue donc sur le même rythme en se retournant quelques fois pour l’apercevoir, mais ce ne sera jamais le cas.
On va rester ensemble environ 3 km avant d’arriver sur la dernière partie de ce Trail des Chevreuils 2023.
Deux kilomètres interminables
Après un petit passage sympathique par le parc d’un château, on se retrouve sur un long… long, … long ,… très long chemin en faux plat.
C’est interminable, c’est boueux, c’est compliqué, les cuisses chauffent. Fabrice, victime de quelques douleurs au niveau du psoas craque et me laisse partir seul.
Moi, je m’accroche, j’essaie de me donner des objectifs pour tenir le coup : rattraper un concurrent, atteindre tel bosquet. Et là, sans me vanter c’est une de mes forces, j’arrive à passer outre la douleur grâce à un gros mental pour tenir jusqu’au bout. Je ne lâche rien.
Enfin arrivé au bout de ce chemin, une dernière petite surprise avec une bute à descendre avec une corde. Le traileur devant moi éprouve toutes les peines du monde à descendre, c’est donc avec un peu d’appréhension que je me lance dans la descente. Au final, ça passe facilement.
Il reste un peu plus d’un km et je me surprends à encore avoir de bonnes jambes. Je franchis la dernière petite côte en courant et je relance facilement dans la descente qui suit. Rien à faire, l’entraînement des dernières semaines commence déjà à payer, voilà qui est de bon augure pour le mois de mai.
Je termine ainsi la course en un peu plus de 2h35 à la 98ème place.
Conclusion
Je m’alignais sur ce trail des chevreuils 2023 après une grosse semaine d’entraînement et je me demandais comment mon corps allait réagir à cette charge. Finalement, je suis plutôt satisfait car du début à la fin, j’ai assez bien géré la course. Je termine d’ailleurs assez bien avec de bonnes jambes malgré la boue et le patinage artistique assez pénible.
Là je suis reparti pour 5 semaines de prépa avent le HuyForTrail. A priori, pas de course prévue, mais sait-on jamais… L’occasion fait le larron comme on dit 🙂
