Ce Week-end j’ai pris part à la Triplette des Fagnes 2022, et j’ai pris mon pied comme rarement ces derniers mois.

Après l’échec de ma seconde tentative pour battre mon record sur le marathon de Bruges en octobre, je me suis remis plus que sérieusement à la pratique du trail. La triplette c’est un événement qui a lieu chaque année lors du premier dimanche de décembre en plein cœur du plateaux des Fagnes belges.

Il s’agit d’un trail qu’on court en équipe de trois: on démarre ensemble, on termine ensemble.

C’est vraiment un chouette concept lorsqu’on a la chance de le courir avec des amis. Ma dernière participation remonte à 2019, et j’ai vraiment hâte d’à nouveau crapahuter sur les chemins ardennais.

Attention tout de même à former une équipe de runners qui ont plus ou moins le même niveau. En effet, il m’est arrivé de faire équipe avec des gens plus faible, et c’est vraiment difficile. Tant pour la personne en question que pour ses équipiers qui doivent l’attendre en permanence.

C’est donc avec mes potes Pierre et Fred, surnommé « le traileur barbu » qu’on prend le départ sur le coup de 10h30 pour 21km et 650m de D+ de pur plaisir.

Chaud chaud dès le début

Dès 10h30, toutes les 15 secondes une équipe démarre sa course. Une autre équipe composée d’amis débute environ 6minutes avant nous. Objectif, les rattraper pour être devant à l’arrivée. 6 minute,s c’est environ un kilomètre il ne faudra pas trainer en chemin pour y arriver.

Et c’est clairement ce qu’on fait, on y va à fond dès le départ. On dépasse sur les 2,3 premiers kilomètres pas mal d’équipes parties avant nous. Faut dire que Fred est fort, très fort… Il met une cadence d’enfer à notre équipe, et avec Pierre on s’accroche. Les 3 premiers kilomètres sont hyper roulants, donc ça passe.

La première grosse côte arrive au 4ème. Course lente, marche rapide, on progresse bien, toujours sur le tempo du traileur barbu 🙂 .

Dans la descente suivante, on ré-accélère sur un rythme peu habituel pour moi. En effet, d’habitude, les descentes et moi, c’est pas trop la folle histoire d’amour. Mais sur cette triplette des fagnes 2022, sans me l’expliquer je me libère et me sens vraiment à l’aise à virevolter entre les cailloux.

La jonction, déjà.

On arrive tout doucement au tiers de la course et franchement ça faisait longtemps que je n’avais plus pris un pied pareil. Ce trail, que je n’avais pas vraiment prévu de faire (on s’est décidé la veille au soir) me procure un bien fou.

Un moment on se retrouve sur une petite route en légère montée, et on s’accroche pour la courir. Et qui voit-on à 100m devant nous ? L’équipe qu’on pourchassait. On leur a repris environ 1 minute par kilomètre ! Franchement je ne pensais pas qu’on y arriverait si vite. Sans être présomptueux, et sans gloriole aucune on les dépasse ainsi au cours de ce 7ème kilomètre. On ne les reverra plus.

L’entrainement marathon de cet été pour Pierre et moi, et le tempo infernal de Fred paie !

Surtout, qu’on ne lâche rien, que du contraire.

Les 6 kilomètres qui suivent sont probablement les plus difficiles car ça ne fait quasi que monter jusqu’au sommet de la Belgique. Mais toujours sous l’impulsion de Fred, nous nous accrochons avec Pierre et on relance sans cesse.

Quand je dis monter en continu, ce n’est pas tout à fait exact. C’est sans compter la terrible descente de malade en lacet que je connais assez bien en y étant passé plus d’une fois.

Une fois au sommet, la neige tombée cette semaine est encore présente. Pas de doute, on est proche du point culminant de notre plat pays.

Le plus dur est fait

Une fois le 12ème kilomètre atteint, on peut dire que le plus dur est fait, on a passé les 500m de D+, il en reste 150 sur 9km, ça devrait aller.

On arrive au ravito au 14ème kilomètre, et mis à part quelques fruits secs et un petit bout de gaufre, je n’éprouve pas vraiment le besoin de manger.

Malgré tout, cette petite minute d’arrêt nous a fait perdre notre tempo. C’est difficile de s’y remettre dans la foulée. Enfin, pour Pierre et moi car pour le traileur barbu, c’est comme si on n’avait couru qu’un seul kilomètre depuis le départ.

Heureusement, comme prévu, on redescend dans la vallée, le rythme est donc soutenu malgré les quelques courbatures qui apparaissent ça et là.

2 petites bosses au 16ème et 18ème qui commencent à un peu user les cuissots, mais ça passe. Plutôt bien même, car à chaque fois, on relance pour repartir de plus belle.

Le 19ème kilomètre est en descente, et Fred imprime toujours ce rythme infernal. Je décèle quelques signes de fatigue chez Pierre, mais il s’accroche. Surtout lors de la dernière ascension qui doit nous amener à l’arrivée.

Et l’air de rien, c’est quasi 2km de côte et de faux-plat. C’est là qu’il faut tout donner et Fred nous encourage dans ce sens. On n’a pas fait tout ça pour craquer dans les derniers mètres. On aperçoit au loin l’église et la ligne d’arrivée.

C’est bon maintenant, on ne lâchera plus rien pour finir en 2h13’46.

Conclusion de cette Triplette des Fagnes 2022

Comme je l’ai dit, à la base je ne devais pas y participer car je devais peut-être baliser le trail du Hoyoux de la semaine suivante. Au final, on a décidé de reporter ce balisage pour ne pas risquer que des « plaisantins » s’amusent avant le jour J. Et donc l’occasion était trop belle de me rendre dans les fagnes.

Un trail en équipe, rien à faire ça donne une saveur particulière car on partage chaque moment. Que ce soit le paysage, que ce soit la souffrance dans une côte de malade ou encore la joie de franchir la ligne tous ensemble. Sans compter la troisième mi-temps…

Et puis ce trail m’a permis aussi de valider tous les efforts réalisés depuis fin juillet. L’entrainement marathon forcément mais aussi les quelques kilos perdus.

Voilà qui m’encourage à continuer de la sorte car je sens bien que je suis entré dans un cercle vertueux. Je me sens moins lourd, plus agile et donc je suis plus performant et donc j’ai envie d’encore progresser.